Guide des appellations

Reconnu dans le monde entier pour l’élaboration de ses vins, la France en est un acteur majeur. Composé de 17 régions viticoles françaises, la multitude des terroirs aux cépages différents favorise une grande diversité de vins pour le goût de tous.

1 – Alsace

L’Alsace est une terre de grands vins blancs ! Les grands crus de Riesling et de Gewurztraminer ont désormais leur place dans le conscient collectif des français. La typicité de ses vins, l’Alsace la doit à un terroir exceptionnel.

Des domaines de renom comme Zind-Humbrecht, Ostertag et Marcel Deiss s’efforcent, année après année, de proposer aux amateurs de vins des bouteilles d’une élégance rare. A cela, s’ajoute un patrimoine gastronomique unique et des paysages merveilleux qui enchantent toujours autant les visiteurs empruntant la « mythique » route des vins d’Alsace !


2 – Bordeaux

La région bordelaise se situe en façade Atlantique sur la rive gauche et droite de la Gironde. Avec ses 119 000 ha et ses 60 appellations, la région bordelaise représente le plus vaste vignoble d’AOC français. Divisée en cinq sous-régions que sont le Médoc, le Graves, l’Entre-deux-Mers, la Rive Droite et le Sauternais, la région bénéficie d’un climat océanique tempéré. Ses sols sont plutôt argilo-calcaire, des sables et des graviers se retrouvent dans la région des Graves.

Les principaux cépages rouges de la région sont le merlot, le cabernet-sauvignon et le cabernet franc. Les trois cépages blancs sont le sémillon, le sauvignon et la muscadelle. La région bordelaise produit 90% de vins rouges, et est le premier exportateur de vins tranquilles d’AOC. De toutes les grandes régions vinicoles du monde, Bordeaux produit avec régularité le meilleur niveau de qualité. C’est peut-être pour cette raison que Bordeaux est encore aujourd’hui l’une des plus belles vitrines du vin français.

La région de Bordeaux bénéficie de différents classements qui récompensent à la fois la qualité du terroir et le travail réalisé. Les plus connus d’entre-deux sont le classement de 1855, le classement des Graves, le classement de Saint-Emilion et le classement des Crus Bourgeois du Médoc.


 3 – Beaujolais et Lyonnais

Après la chute de l’Empire Romain et le passage des barbares, les moines des grandes abbayes de la région Beaujolais reprirent la viticulture. Les sols graniteux composant cette région étaient alors décrits comme permettant seulement la culture de la vigne. A la fin du XIXème siècle, un homme, Victor Puillat, permit le rétablissement de la vigne après les attaques du phylloxéra qui ravagèrent le vignoble, grâce à la greffe de plants américains.

La région Beaujolais a une superficie de 22 000 hectares et s’étend du val d’Azergues à Lyon, sur 55km de long et environ 15km de large. A l’est du vignoble coulent la Saône et ses affluents qui creusent les collines et, à l’ouest les monts du Beaujolais le dominent et lui offrent des coteaux et des collines de 200 à 500 mètres d’altitude. Ce vignoble doit sa grande précocité à une chaleur globalement tempérée (11°C en moyenne) ainsi qu’à la rencontre de trois types de climats : océanique, méditerranéen en été et continental en hiver.

Il produit annuellement 1 215 000 hectolitres de rouges vastes en gammes. Le vignoble des Coteaux du-Lyonnais, avec ses 355 hectares est également rattaché à cette région viticole, il produit 17 900hl/an de rouges et de blancs issus du chardonnay. Le cépage unique gamay tire pleinement profit de ce terroir schisteux et pauvre, et peut se décliner en deux formes, le « gamay geoffray » et le « petit gamay ».

La vinification pratiquée en Beaujolais est originale puisqu’elle consiste à laisser reposer les raisins non pressurés dans des cuves closes, qui sous le poids des baies délivrent du jus dont l’acide malique se transforme en éthanol dans un milieu saturé en gaz carbonique. Cette désacidification permet une consommation de qualité des vins jeunes mais la macération carbonique dans son ensemble favorise le développement d’arômes fermentaires spécifiques qui font la réputation des vins de cette région.

Organisée en deux sous-régions (le Beaujolais, le Beaujolais et Lyonnais) la région Beaujolais compte quatorze AOC, dont des crus qui font sa réputation, comme l’AOC Saint-Amour, l’AOC Juliénas, l’AOC Moulin-à-vent ou encore l’AOC Chénas.


4 – Bourgogne

La Bourgogne viticole est située au centre-est de la France, et s’étend d’Auxerre à Mâcon. Avec ses 27 200 hectares de production, le vignoble bourguignon représente 3% du vignoble français d’AOC. La Bourgogne est Divisée en 5 sous-régions qui sont, du nord au sud : le Chablis et Yonne, la Côte-de-Nuits, la Côte-de-Beaune, la Côte Chalonnaise et le Mâconnais. Ce vignoble est très étendu et bénéficie donc d’influences climatiques diverses : continentales au nord, océaniques à l’est, et méditerranéennes au sud. La Bourgogne se caractérise par différentes variations climatiques entre chaque sous régions et de nombreux microclimats locaux. Le Chablis et le Mâconnais sont par exemple espacés de 200 km, et ne bénéficient donc pas du même climat. Dans sa globalité le climat de la Bourgogne est continental, ce qui se traduit par des hivers froids et des gelées fréquentes même au printemps. Ces gelées printanières peuvent avoir de lourdes conséquences sur la vigne qui est à cette période en pleine période végétative. Les étés sont en revanche chauds et les automnes secs.

En Bourgogne, les cépages évoluent sur des argilo-calcaires. Cette situation géographique, climatique et géologique est idéale pour le pinot noir et le chardonnay, qui sont les principaux cépages de la région. A noter que d’autres cépages comme le gamay (dans le mâconnais),  l’aligoté (un peu partout dans le vignoble) contribuent à l’élaboration des vins de Bourgogne. Le pinot gris, le césar, le sacy, le melon de bourgogne et le sauvignon rentrent aussi dans l’élaboration des vins de Bourgogne. La Bourgogne est très morcelée, souvent divisée en de petites parcelles. L’appellation La Romanée ne représente par exemple que 0.8 hectare de vignoble. Ce morcellement donne l’impression d’une grande complexité. C’est pour cette raison que les bourguignons ont crée les « climats ». Ils permettent de délimiter les parcelles de terres selon l’expression de leurs terroirs (climats, travail de l’homme, sols…)

Environ 200 millions de bouteilles sont produites chaque année (1,5 million d’hectolitres) dans cette région, ce qui représente 0.3% de la production vinicole mondiale. Une bouteille de vin de Bourgogne sur deux est vendue à l’export. La Bourgogne a une très belle renommée et compte parmi les vins les plus convoités et les plus chers du monde. Malgré son apparente complexité, le vignoble Bourguignon s’organise de façon hiérarchique en quatre niveaux d’appellations : régionales, communales comme le Vosne-Romanée en Côte-de-Nuits, les Premiers Crus comme le Meursault en Côte-de-Beaune, et les Grands Crus comme le Corton-Charlemagne en Côte-de-Beaune également.


5 – Bugey

L’AOC Bugey fait partie de la région Savoie et Bugey et se répartit dans le département de l’Ain, entre la Savoie et le Jura. Ce vignoble peu connu de 490 hectares est disparate. Il s’étend sur trois zones situées entre 220 et 550 mètres d’altitude, appelées Cerdon, Montagnieu et Belley. Les sols calcaires qu’il occupe sont soit argilo-graveleux, soit constitués d’éboulis au pied des reliefs. Son climat est principalement semi-continental et son environnement ne paraît pas propice à une viticulture de qualité. Mais les précipitations les plus importantes ont lieu l’été lorsque les températures sont chaudes, et sa géographie adoucie les températures froides de l’hiver, ce qui favorise la bonne maturité des raisins.

Cette sous-région à la production confidentielle de 27 750 hl/an, totalise seulement quatre appellations : l’AOC Bugey Roussette de Montagnieu Blanc, l’AOC Bugey Rouge, l’AOC Montagnieu Rouge et l’AOC Bugey Blanc. Elles sont élaborées notamment à partir des cépages blancs chardonnay, altesse, molette et jacquière, et des cépages noirs gamay, pinot noir, poulsard et mondeuse. Cette sous-région peut revendiquer depuis 2009 deux appellations qui peuvent être complétées par le nom du terroir de production.

L’AOC Bugey s’applique à des vins tranquilles rouges, rosés et blancs, et des vins pétillants blancs et rosés. Et, l’AOC Roussette du Bugey s’applique à des vins blancs tranquilles uniquement, qui sont élaborés avec le seul cépage altesse.


6 – Champagne

L’AOC Champagne est l’une des AOC les plus connues du monde, elle seule est autorisée à porter le nom de Champagne. Le terroir produit près de 250 millions de bouteilles de champagne pétillant sur ses 3 sous-régions principales : la Montage de Reims, la Côte des Blancs et la Vallée de la Marne. Les hivers sont relativement doux et humides. En automne et en été les vignes sont suffisamment ensoleillées pour la maturation du raisin. Le sol de Champagne (craie, argile,calcaire) est idéal pour les vignobles : il réfléchit la lumière du soleil sur la vigne, absorbe la chaleur et conserve l’humidité nécessaire au confort des racines.

La fabrication du champagne suit le procédé traditionnel de vinification des vins en Champagne. Mais c’est après une seconde fermentation alcoolique en bouteilles et la phase de Champanisation, appelée « prise de mousse », que le Champagne développera ses arômes délicats et sera rendu effervescent. Avant la pose du bouchon, le vigneron choisit le type de champagne qu’il va produire (de l’extra-brut au brut, sec et demi-sec). C’est la phase de « dosage », mélange subtil de la « liqueur d’expédition » (concentration de sucre de canne et de vins vieux) qui donnera au champagne toutes ses qualités.

Chaque cépage utilisé dans la composition du Champagne a sa particularité. Le chardonnay est frais et élégant, le pinot noir est plus fruité, et le pinot meunier quant à lui est apprécié pour son corps. L’assemblage de ces cépages permet d’obtenir une meilleure qualité de vin. Le Champagne n’est pas seulement un vin festif et convivial c’est aussi un vin mythique d’une infinie noblesse. Avec le vieillissement, les arômes évoluent, de notes simples à complexes, superficielles à profondes, nettes à fondues.


7 – Corse

L’AOC Vins de Corse, ou Corse, se situe sur les coteaux de la côte orientale de l’île, de Bastia à Solenza et dans la vallée intérieure du Golo. Le territoire de production couvre une superficie totale de près de 1 500 hectares générant 70 000 hectolitres de vins déclinés en rouges, rosés et blancs. Les vignobles sont plantés dans la plaine (la seule de l’île), adossés aux arrêtes rocheuses qui culminent à 1 200 mètres.

Comme souvent sur les terroirs ensoleillés de la Corse, la chaleur du climat est ainsi modérée par les influences marines et montagneuses. Les sols composés dans cette zone d’alluvions récentes, de marnes sableuses, de tuf et de dépôts du quaternaire contribuent à apporter leur minéralité aux vins. Ces vignobles ont longtemps eu une mauvaise réputation à cause le leurs vins rouges jugés tristes et sans nuances particulières. Mais d’ambitieux programmes de réhabilitation et de restructuration du vignoble, avec l’utilisation de cépages anciens associée à la grande diversité propre à l’encépagement de toute la région, ont permis à cette appellation régionale de gagner en qualité et en reconnaissance.

Les vins de l’AOC Corse sont généreux et de caractères. Les rouges reconnus pour leurs bouquets remarquables, capiteux et puissants, mais d’une grande finesse. Les rosés réputés excellents, doucement fruités, exhalent une chaude saveur de poivre et de fumée. Les blancs, à base de vermentino, sont fins et fruités. L’AOC Vins de Corse ou Corse peut être complétée de mentions de type « Villages » qui identifient les spécificités de terroirs situés dans d’autres zones géographiques, respectivement autour de Sartène, Porto-Vecchio, Figari, Calvi et des coteaux du Cap Corse).


8 – Jura

L’AOC Côtes du Jura et ses 600 hectares de vignes sur 105 communes, est la plus étendue des appellations jurassiennes, les vignobles étant éparpillés sur toute la zone du vignoble, du nord au sud. Elle inclut géographiquement toutes les appellations spécifiques du Jura : Arbois, Arbois-Pupillin, Château-Chalon et L’Étoile.

Les terroirs qui peuvent revendiquer cette appellation sont en conséquence très divers. Les sols sont constitués de calcaires, de graviers, de marnes bleues et d’’argile, en quantités variables selon les zones (plus calcaires en allant vers le sud). Le climat typique de la région, semi-continental peu ensoleillé et aux hivers froids soutenus par la bise noir qui apporte la neige, est plus nuancé sur les coteaux du sud de l’appellation qui sont moins marqués par les pluies.

Avec ses nuances de sols et de climat, les coteaux du nord sont ainsi plus représentatifs des vins du Jura, et de la personnalité qu’ils développent dans des conditions complexes. Les 5 cépages que l’on trouve dans le Jura sont utilisés dans l’élaboration des Côtes-du-Jura (Savagnin, Chardonnay, Trousseau, Poulsard, Pinot noir). La production de 23 350 hectolitres par an est dominée par les blancs (80%).

Elaborés soit à partir du seul Chardonnay (ou Melon d’Arbois pour les locaux), soit d’un assemblage avec du Savagnin, ce sont des vins secs ronds en bouche, généreux, solides et fruités (noix fraiches, abricot, pêche jaune, poire, …), parfois très typés grâce à l’apport du Savagnin.

Les rouges, les rosés, les mousseux (AOC Côtes-du-Jura mousseux), les vins jaunes et les vins de paille font également partie de la production mais dans de plus petites quantités. Les Côtes-du-Jura rouges, issus du Poulsard, du Pinot noir et du Trousseau, sont des vins de petite garde (3 à 5 ans), parfumés (mûres, cassis) et au nez fruité.

Le Poulsard propose un rosé aromatique surprenant (griottes, framboises), légèrement épicé. Les vins jaunes typiques du Jura, déroulent leurs arômes de noix très dominants, et se distingue par un potentiel de garde presque illimité (plus de 100 ans). Les vins de paille enfin, ont la particularité d’être élaborés avec des raisins qui ont séché au moins six semaines après récolte (suspendus ou sur des lits de paille). Le vin doit ensuite vieillir au minimum 3 ans, dont 18 mois au moins avant de pouvoir être commercialisé


9 – Languedoc

Le vignoble du Languedoc-Roussillon s’étend sur 4 départements : l’Aude, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales, sur une surface de 42 800 hectares et pour une production de plus d’1 800 000 hectolitres par an. Les premiers à implanter des vignes dans la région furent les Grecs au Vème siècle avant JC. Ce sont ensuite les Romains qui la cultivèrent, puis la vigne connut une grande expansion jusqu’à la période moderne (XVIIème siècle). En 1863, le phylloxéra ravagea les vignobles français. Une fois le remède trouvé, la surface cultivable de la région augmenta fortement pour devenir au début du XXème siècle, l’un des plus grands vignobles de France.
Le Languedoc-Roussillon est situé dans une zone climatique méditerranéenne, caractérisée par des hivers doux, des étés chauds et secs et de faibles précipitations. Le vent dominant, la Tramontane, favorise le séchage des vignes et prévient des maladies. Ce climat remarquable est donc idéal pour la culture de la vigne. Mais cette facilité ne fut pas toujours un atout pour cette région, dont les vins furent longtemps considérés comme des vins de piètre qualité.

En 1970, les cépages nobles furent plantés, ce qui donna un regain de popularité aux vins du Languedoc-Roussillon. Les cépages utilisés sont de ce fait très nombreux, les principaux étant le cabernet-sauvignon, le carignan, le cinsault, le merlot, le mourvèdre, la syrah, le grenache noir et le grenache blanc, le muscat, le bourboulenc, la clairette, ou encore le mauzac et le picpoul. L’encépagement bénéficie d’ailleurs également d’une grande diversité des sols (schistes, grès, éboulis calcaires, terrains sablo-argileux, marnes, …), qui explique la richesse des terroirs de cette région, et la diversité des AOC proposées, en rouge, rosé, blanc et vins doux. Les appellations les plus connues sont entres- autres la Blanquette-de-Limoux (reconnu « vin le plus ancien du monde ») ou encore le Muscat-de-Rivesaltes.